Vendredi, 21h. Le petit bar du centre ville accueillait déjà une quantité de personne assez incroyable. Etudiants, couples, pères de famille trahis, toute la population se trouvait représentée ici, sans doute dû au fait qu'il n'y avait que ce petit bar pour agrémenter les sorties de chacun. Toujours est-il que Klaus aimait se rendre ici. Non pas parce qu'il se sentait seul et que voir des gens lui donnerait l'impression d'avoir une compagnie, mais parce que cela lui permettait de juger un peu mieux cette population qu'il était venu étudier afin d'y élucider certains problèmes surnaturels à éradiquer.

A peine arrivé qu'il se dirigea vers le bar comme à son habitude il s'y installa et commanda un sotch. L'alcool aurait raison de lui un jour où l'autre il le savait. Mais pas encore... Le verre aux bouts de ses lèvres il inspecta au mieux la pièce. Puis il tomba de nouveau sur elle. Une jeune femme aux allures fine, brune, avec ce regard de battante qui la caractérisait tant. Comme tous les vendredis soir il lui adressa un sourire. Un vrai sourire, pas un de ceux qu'il avait l'habitude de lancer à tort et à travers à ceux qui n'attendaient que ça de lui... Mais pas une seule fois il n'eu le courage d'aller lui offrir un verre. Non parce que chaque fois qu'il s'autorisait ce genre d'écart, l'image de sa femme assassinée venait le hanter un peu plus. Et la douleur apparaissait, insurmontable, poignante, l'obligeant à fuir comme un chien la queue entre les pattes.

Frustré il ne put s'empêcher de l'admirer. Elle avait l'air sur d'elle, méfiante, curieuse, et de fort caractère aussi. Amusé, Klaus trempa à nouveaux ses lèvres dans son verre. Pourquoi elle et pas une autre me direz vous ? Peut être simplement parce qu'elle était la seule qu'il avait remarqué ici depuis un petit bout de temps, parce qu'elle savait imposer le respect au moyen d'un seul regard, et puis peut être parce qu'elle savait lui rendre son sourire ? Etrangement, c'était comme si il avait l'impression de la connaitre, comme si ils avait été par le passé de vieux amis. Ou peut être simplement parce qu'il commençait à se sentir terriblement seul et qu'inconsciemment il s'imaginait des tas de trucs, l'alcool ne rendant pas les choses faciles.

Et puis il la vit se lever de sa chaise, et se diriger vers... lui ? Non des amis à elle devaient certainement se trouver derrière son siège et lui avaient un signe de la main. Du moins c'est ce que Klaus s'imagina parce que la jeune femme s'arrêta bien net devant lui et pas derrière lui...  

© charney

Comme tout les soirs, j'allais à la pêche aux informations. Je me glissais dans la peau d'une simple petite habitante qui venait à Forks prendre des nouvelles de sa famille, une famille lointaine vivant à la Push. Petite nouvelle, innocente, l'image parfaite ! Le nom de la Push attirait les chasseurs et peut-être même les éventuels autres loups qui pourraient trainer dans le coin, deux meutes pour un territoire, c'est suffisant, non ? Enfin par chance, pour le moment seul les Quileutes étaient sur mon chemin, j'avais eu l'occasion de parler avec quelques chasseurs, avec le temps, j'apprenais à les repéré et soyons sincère, soit ils sont majoritairement stupide, soit je suis une très bonne actrice puisqu'ils ont tendance à être maladroit dans les questions qu'ils me posent. Des cousins disparaissent parfois ? Sont-ils étranges ? Je me demande si un jour ils me poseront cette question qui leurs brûlent les lèvres. En attendant, les repérés est un plus que je ne serai apprécier d'avantages, je peux ainsi prévenir mes loups et éviter que l'un d'eux ne finissent en chair à saucisse. Nous ne sommes pas méchant, bien au contraire, notre rôle est de protéger les humains, seulement ils ont peur. Peur de ce qu'ils ne connaissaient pas et n'étant pas née sous ma forme de loup, je comprend mieux que personne cette peur de l'inconnu. Devenir un loup était loin d'être rassurant au départ. Mais le meilleur moyen de ne pas avoir peur est de connaitre, encore faut-il en avoir envie, ce que les chasseurs ne veulent pas en général. Alors il faut ruser, aller à la chasse aux infos et le bar de la ville est idéal pour cela. Rempli d'habitués qui commence à me connaitre, enfin assez pour que je ne sois plus le centre de leur discussion. Assise à une table, j'écoutais une nouvelle conversation, tournant ma paille dans mon mojito avant que mon regard ne se relève vers la salle et qu'un sourire naturelle s'y dépose. Il était là, face à moi, tel un mystère. Solitaire, le regard dur et doux à la fois, comme toutes les semaines, il était là, son verre à la main et on échangeaient des regards innocents, comme deux amis qui n'osent pas s'adresser la parole par peur de briser quelques choses alors qu'en réalité, l n'y a rien. Nous ne sommes que deux inconnus que le destin semble mettre sur la route du même (et unique) bar toutes les semaines depuis quelques temps. Sans pouvoir vous dire pourquoi, je décidais que c'était aujourd'hui que tout allait changer, je me levais donc pour traverser la salle et le rejoindre, sourire toujours aux lèvres, je me postais devant lui. « Je peux me joindre à vous le temps d'un verre ? »