You are the choose one of my hearth.

Paul ne dormait plus. Et ceux depuis de nombreuses années. D'ailleurs, aussi loin qu'il se souvienne il n'a jamais vraiment dormi, ou très très peu. C'était encore un mystère qui inquiétait ses parents. Un bébé sa dort toujours, mais Lahote, lui, ne dormait pas, mais ne faisait pas passer des nuits blanches à ses parents. Il faut avouer que du point de vue des parents cela peut paraître bizarre. Si la mère de Paul savait ce qu'il est réellement, elle comprendrait tout alors. Ses fréquentations, pourquoi il est toujours torse nu, pourquoi le tatouage et tant d'autres questions qu'elle a pu se poser alors que son fils grandissait et changeait totalement. Les cheveux, eux, n'ont jamais changé, Paul a toujours eu cette coiffure - si on peut appeler ça comme ça - Si vous aviez vu Jacob et Sam par exemple, tout deux avaient les cheveux aux fesses. C'était il y a bien longtemps tout cela.
Revenons à nos moutons. Cette nuit était encore une nuit d'insomnie pour Paul, mais cette fois-ci ce n'était pas dû à l'insomnie. La meute et lui devaient surveiller les alentours. Des chasseurs avaient été vus et ce n'était pas des rumeurs. Paul en affronta même un. C'était un grand homme, brun et taillé dans le marbre. Il n'était sûrement pas seul, il ne pouvait être seul. Jacob était absent pour des raisons inconnues de la meute. Et lorsque Jake n'était pas là, le loup argenté prenait la tête du groupe. Il était désormais le premier à s'être transformé et restait donc le bêta de la meute. Et cette nuit là, c'est lui qui gérait les repérages. Embry et lui. Paul lui restait toute la nuit tandis qu'Embry lui s'en allait dormir. Si un problème survenait, la télépathie était là pour les avertir. C'est d'ailleurs assez impressionnant de voir toute la meute arriver d'un coup. Un simple humain pourrait prendre peur. Un simple humain prendrait peur avec un seul loup.

Le soleil s'était levé il y a déjà quelques minutes. Les rayons lumineux transperçaient les arbres de la forêt du territoire Quileute et venaient caresser le pelage gris de Paul. Ce dernier courrait à travers la forêt. Il était le plus rapide de la meute, ainsi, si une anomalie se faisait voir, il pouvait facilement la regarder, et c'est aussi ainsi qu'il était le moins visible de tous. Avec Embry ils faisaient la paire la plus rapide de la meute. Embry étant le plus agile il évitait facilement les troncs et souches au sol. Ils étaient comme deux éclairs. Mais là Paul était seul et ne voyait rien d'alarmant. Ni humains inoffensifs, ni chasseurs, ni d'autres loups et encore moins des vampires.
Les rayons du soleil illuminaient de plus en plus la forêt, le temps passait et Rachel allait bientôt se réveiller. C'est donc dans son élan que Paul sauta pour faire demi-tour et repartir dans la direction de la réserve.


Moins de deux minutes. C'est le temps que Paul mit pour se retrouver dans la réserve. Avant de reprendre forme humaine il faisait toujours attention à bien écouter et sentir, voir si aucun danger ou personne et, ou chose étrangère se trouvait autour des habitations. Lahote était très consciencieux et très ''patriote'' si un des amérindiens se trouvait être blessé alors qu'il est dans les parages il s'en voudrait à tout jamais. Mais là, rien à signaler. Paul reprit forme humaine. Il faut se dire qu'une fois le loup argenté transformé Paul était un jeune homme d'un peu plus d'une vingtaine d'années, grand et bien battit. Sa peau était plutôt sombre, mais bien moins que celle de Sam par exemple. Ses cheveux étaient courts et de jais. Un vrai Quileute que nous avions là. Pieds nus et en bermuda de toile kaki, Paul se dirigeait vers la maison qu'il construisit lui-même, il y a de ça trois ans. Le modificateur avec quelques notions en architecture, suffisamment pour pouvoir empiler deux, trois rondins de bois les uns sur les autres. Paul se baladait donc dans la Push, au milieu de toutes les habitations, quasiment toutes éclairées. À une vingtaine de mètres se tenait son habitation. C'était une maison en chêne, couleurs naturelles, mais qui brillait un peu au soleil à cause des traitements ''anti-tout''. La porte, elle, était un peu plus claire, mais toujours en chêne. Une véranda sans baie vitrée ornait le devant de la demeure, des fleurs que Rachel avait posé par-ci par là donnaient un air moins triste au chalet.  

Le protecteur entra discrètement dans la maison. Ça sentait le musc, les roses, le chêne et les feuilles fraîchement tombées d'automne. C'était ça l'odeur de la maison du couple Lahote Black. Du moins, dans le couple, seul Paul pouvait distinguer ces odeurs, Rachel elle n'y prêtait sûrement pas attention. C'est toujours pieds nus que le bêta se dirigea vers la chambre matrimoniale qui se tenait au fond du couloir qui reliait toutes les pièces entre elles. Plus le loup faisait de pas, plus l'odeur que dégageait Rachel se faisait sentir. C'était cette fois-ci une odeur de rose, de farine et malheureusement de produits d'entretien. Rachel restait à la maison pour faire ce que le ''mâle'' ne faisait pas. Ça attristait Paul qui aimerait tant donner une meilleure vie à sa belle. Mais un traducteur ne gagne pas des cents et des miles. Assez pour vivre plus que bien, mais pas assez pour vivre comme un millionnaire.
En entrant dans la chambre Paul regarda immédiatement sa belle. Elle dormait, ce qui rassurait le loup. À coté du lit, du coté de la Black se tenait une rocking-chair . Une chaise qu'utilisait le père de Paul pour lire son journal tous les matins. Elle avait encore d'ailleurs l'odeur de monsieur Lahote. Paul s'assit donc dessus et posa son pied gauche sur son genou droit, le dos bien collé au dossier et sans se basculer, il pensait. Il pensait à la chance qu'il avait d'avoir cette femme dans son lit. Cette beauté à faire pâlir toutes les déesses de l'amour de toutes les religions confondues. Certes, ce n'était pas objectif mais c'est ce que Paul ressentait. Il aimait sa Rachel et bien plus que ce que de simples humains ou loups non imprégnés peuvent imaginer. Rachel était tout pour lui, son passé, son présent, son avenir. Sa vie, sa mort. Elle était vraiment tout pour lui et Lahote se savait chanceux d'avoir une femme aussi docile, gentille et compréhensive à la maison. Une autre aurait pu lui demander d'abandonner le loup, mais Rachel savait que la bête était très importante pour Paul. Que la meute l'était.

Plongé dans ses pensées, le modificateur put entendre le ''clic'' qui annonçait que le réveil allait sonner. Il sonna d'ailleurs un seul coup avant que Paul ne l'éteigne. C'était sa manière de réveiller sa belle en douceur. C'est tout sourire qu'il posa ses deux pieds par terre et appuya sa tête dans ses mains. Paul Lahote fixait l'amour de sa vie avec un sourire qui lui allait d'oreille en oreille. Il n'y avait pas plus grand plaisir pour lui que de voir le sourire de sa douce, c'est ce qu'il attendait.

You are the choose one of my hearth.

Paul s'en rappellerait toujours. Ce moment, cette heure et cette minute. Tout ça resterait à jamais gravé dans la mémoire de Lahote. C'est un instant, mais cette minute est celle qui fait basculer la vie de tout modificateur. C'est même à partir de ce moment-là que sa vie commence à prendre un sens. Avant que cet instant arrive, les guerriers Quileutes ne servent qu'à protéger et être au service des autres. Ils sont gardiens avant d'être. Et lorsque leur moment arrive, tout devient clair sur le sens de leur vie, sur le sens de leur existence. Du moins, c'est ainsi que Paul voit les choses et ainsi qu'elles se sont passées pour lui.
C'était un jour bien gris, comme bien souvent dans la région de Forks. La meute s'était donnée rendez-vous sur la plage pour faire une partie de foot, comme d'habitude. Paul était le plus sportif de la meute. Il touchait à tout, football, handball, base-ball et d'autres sports en tout genre. Lahote adorait se défouler, mais il ne pouvait pas trop jouer en équipe pour ne pas s'énerver contre les mauvais perdant, adverses ou non. Seuls ses frères ne l'énervaient pas. Ce jour là, Jacob était en retard. Plutôt, il avait communiqué à la meute que sa soeur revenait de Washington et qu'il allait la présenter à sa bande de fous favorite. Et c'est au moment où il arrive que la vie de Paul changea. Accompagné de sa soeur, Jake la présenta à toute la meute. Savait-elle ce qu'ils étaient réellement ? Non, sûrement pas. Rachel s'appelait-elle. Elle salua tout le monde en les embrassant, comme de coutume et termina par le grand loup gris. Et à peine croisa-t-il les yeux de la belle brune, qu'il manqua peu de s'évanouir. Dans son esprit il voyait défiler des images de son passé, de quand il était seul et ne parlait à personne et il voyait aussi des images du passé d'une petite fille qui eut une vie plutôt dure et du grandir bien vite. Il sentit une chaleur envahir tout son corps et à la fois les images continuaient de lui arriver sans cesse. Il se voyait plus vieux, avec Rachel dans ses bras et des enfants courant autour. Sa respiration s'accélérait et ses pensées fusaient librement. Toute la meute comprit alors ce qui lui arrivait.
Paul venait de vivre le moment le plus important de sa vie. Paul Lahote venait de s'imprégner de Rachel Black. Ce n'est pas une sensation facile à décrire, c'est ... à part de tout. Rien au monde ne vaut ce que l'imprégnation nous apporte. On rencontre notre moitié et on sait que notre vie ne sera que plus heureuse. Certes Jacob n'a pas apprécié -durant un long moment- le fait que Paul soit son beau-frère, mais lui, mieux que les autres, sait que c'est une chose incontrôlable et qu'il ne faut pas empêcher.

Paul se trouvait donc à moitié penché sur sa belle lorsque le réveil sonna et réveilla la magnifique brune qui partageait depuis maintenant cinq ans la vie du bêta. Paul lui avait manqué, du moins c'est ce qu'elle dit. En tout cas, Rachel avait manqué à son Paul. C'est d'ailleurs en partie pour la protéger elle qu'il faisait ces rondes. Si on tue l'imprégnation d'un loup celui-ci n'a plus aucune raison de vivre. Dans les légendes certains ont réussi. Paul ne veut même pas imaginer sa vie sans la jeune Black. Il sait qu'il en mourrait de tristesse. Il sait que sans elle, il deviendrait un vieux loup solitaire et bien plus aigri que ce qu'il est déjà. Et c'est la bouche dessinant un grand sourire que Rachel demanda involontairement à son Paul de venir la réchauffer. De là où il était, le Quileute pouvait voir que sa copine était habillée très légèrement. Heureusement qu'il avait un grand contrôle de lui-même. Ceci peut vous paraître coincé, mais Paul est quelqu'un de très respectueux envers Rachel et ne la forcerait jamais à rien. Ils ont déjà couché ensemble, ne vous y méprenez pas. C'est donc avec une impulsion loin d'être humaine que Lahote sauta par-dessus sa belle et atterrit de son côté du lit pour enfin se coller, tête vers le plafond, à sa douce. Un corps à environ quarante-cinq degrés, ça doit réchauffer en effet. Après s'être bien collé à sa douce et tendre, Paul sourit. Il souriait tout bêtement et tout simplement parce qu'il était heureux. Heureux d'être en vie, que les siens le soient et heureux d'être avec la femme qu'il aime. Il ferma les yeux et soupira un grand coup.

La ronde ? Je me languissais de rentrer te voir.